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31 juillet 2012

La position du missionnaire / Jean Paul Jody

missionnaire jody

 

Ancien enquêteur d'assurances, Kinscoff est mandaté par une jeune femme pour retrouver Aimé, un Noir qui se cache dans Bruxelles. Mais il n'est pas le seul à le chercher. Un officier de renseignement de l'armée belge est aussi sur la piste d'Aimé, ainsi que deux mercenaires lancés à ses trousses depuis les forêts du Congo. Et les morts violentes commencent à pleuvoir. De quel sanglant forfait Aimé est-il le témoin, l'auteur ou la victime ? Derrière le génocide du Rwanda et les millions de morts du Congo, qui orchestre le murmure des machettes ? La position du missionnaire est l'autopsie remarquablement documentée d'un conflit africain qui pourrait bien se reproduire ailleurs dès demain.


"Autopsie" est un terme très bien choisi pour décrire ce roman... L'histoire romancée laisse la place à l'Histoire vraie, celle de ces morts dans des conditions atroces. Jean Paul Jody décrit froidement et sans fard le rôle joué par les grandes puissances, qu'il s'agisse de la France, de la Belgique, de l'Angleterre ou des USA, URSS... On sort de ce livre avec un vague goût amer dans la bouche, un écoeurement face à la lâcheté, au détachement, à la froideur dont ont fait preuve ces pays dits civilisés. Pour obtenir des marchés juteux, l'exploitation de matières premières dont regorgent le sol africain, on a fermé les yeux sur les millions de morts du génocide rwandais.

Comme je l'ai écrit, Jean Paul Jody laisse très peu de place à ses personnages. D'où une frustration de la lectrice que je suis, qui aime connaître les personnages et leur histoire. Le personnage principal, Kinscoff, ne sert finalement qu'à apporter les explications et le récit du génocide rwandais, sous couvert de son enquête. Lectrice frustrée, mais historienne conquise ! De la fin du XIXè jusqu'à nos jours, Jody retrace l'histoire du Rwanda, l'impact de la colonisation et le rôle des missionnaires sur cette terre d'Afrique, jusqu'à cette année de 1994, où l'horreur s'est déchaînée.

On est donc loin des lectures légères que peut nous inspirer l'été... Mais bon, si le beau temps pouvait arrêter toutes les "saloperies" de ce monde, ça se saurait non ?

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Commentaires
N
Lol Diabazo ! Je crois effectivement qu'il ne faut pas le lire avant un certain âge. Je ne laisserais pas entre les mains de ma fille par exemple.
D
On ne s'attend effectivement pas à un tel livre au beau milieu de l'été mais il peut-être intéressant de l'y glisser entre deux lectures faciles. <br /> <br /> Le sujet m'effraye un peu mais si l'historienne est conquise, j'essayerai peut-être un jour quand je serais grande !
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